Marin pêcheur - dragueur

Je m’appelle Léo, je suis marin à bord du Cyclope, un dragueur ou « coquillard » (dans le jargon) de 14 mètres de long.

Si on l’appelle « dragueur », c’est parce qu’il transporte des dragues, des engins de pêche très efficaces pour pêcher certains coquillages comme la Coquille Saint-Jacques.

D’ailleurs, c’est bientôt l’ouverture de la pêche ! Je me dirige donc vers la Baie de Seine, mon permis spécial de pêche à la coquille et ma licence en poche.

La pêche à la Coquille Saint-Jacques est très réglementée et sensiblement différente selon les gisements.

1. Pas si vite 

Avant de partir en mer, il est important de bien se préparer.

La pêche à la coquille est très exigeante étant donné que les heures de pêche sont restreintes.

Toute panne ou manque de préparation en amont se paye au prix fort : c’est une marée perdue ou un accident.

Pour assurer une pêche optimale, il nous faut un équipage efficace et en pleine forme pour manœuvrer et trier les coquilles.

Le bateau et le matériel doivent être en bon état, c’est pour cela que tout sera révisé avant notre départ. De plus, la bonne organisation doit être au rendez-vous !  

2. Plein gaz !

Tout est prêt, la course contre la montre peut commencer !

Nous nous dirigeons tout d’abord vers le gisement de la Baie de Seine pour y manœuvrer.

Nous larguons ensuite les dragues en série de 6.

On les appelle des « dragues anglaises » en raison de leur petite taille et de leur disposition en série sur un bâton : chaque petite drague fait 80 cm de largueur. Nous en avons six de chaque côté du bateau, soit un total de douze dragues.

Elles se retrouvent rapidement au fond de la mer, c’est là où vivent les Coquilles Saint-Jacques et nous comptons bien aller leur rendre visite. Mais pas à n’importe quelle heure !

Les dates et horaires de pêche sont décidés par les professionnels à travers la commission du Comité Régional.

Nous nous appliquons de respecter à la lettre le règlement sous peine de sanctions administratives et pénales.

Pour la bonne gestion de la ressource, la pêche à la Coquille Saint-Jacques est très réglementée et surveillée.

A l’instar de la Baie de Saint-Brieuc où la pêche est autorisée 2 jours par semaine pendant 45 minutes, en Baie de Seine, elle ne peut être pêchée que 3 à 4 marées par semaine pendant des durées de pêche allant de 2 à 4 heures selon l’abondance de la ressource.

 

3. C’est le moment de filer 

Tout est en place, nous filons les dragues qui vont, tel un râteau, aller cueillir les coquilles sur le fond marin.

La sélectivité des dragues se joue sur la taille des anneaux qui sont adaptés pour pêcher des coquilles de 11 cm minimum. La longueur et le mécanisme des dents sont aussi réglables en fonction des fonds travaillés afin de diminuer l’impact sur ceux-ci.

La vitesse de traine du bateau est réglée à environ 3 nœuds pour faire des « traits » (action de pêche) d’environ 30 à 45 minutes.

4. Plus le moment de trainer 

Après les avoir trainées, nous remontons les dragues pour les vider de leurs coquilles. C’est l’heure de la découverte de notre butin. Coquilles, cailloux et autres animaux marins se retrouvent sur le pont devant nos yeux curieux. 

5. Un programme de taille nous attend !

C’est le moment de trier notre prise par taille. 

Les coquilles sont mesurées et triées grâce à une pige. Si elles n’atteignent pas la taille minimale commerciale de 11 cm pour la Manche Est, nous les rejetons à la mer afin de les laisser grandir et se reproduire.

Les coquilles restantes sont séparées par tailles : celles de plus de 13 cm sont souvent destinées à la restauration haut de gamme.

Ensuite, elles sont nettoyées puis mises à plat dans les bacs pour qu’elles conservent bien leur eau. On les arrosera à l’eau de mer tout en long du trajet de retour pour bien les conserver vivantes et fraîches.

6. Après l’heure, c’est plus l’heure !

Nous répétons cette opération en boucle jusqu’à la fin du temps de pêche réglementaire. Au gisement de la Baie de Seine, il est d’environ 2 à 4 heures par jour, quelques jours par semaine.

En attendant la pleine mer pour pouvoir rentrer au port, nous remplissons notre carnet de bord électronique, le « logbook ». Il est essentiel au contrôle des quotas journaliers et détaille toute notre sortie en mer ainsi que la nature et les caractéristiques de la pêche débarquée.

7. Les pieds sur terre

Une fois à quai, nous débarquons les bacs et pesons notre prise.

Elle est composée en grande partie de coquilles mais nous comptons certaines captures accessoires, comme la sole, qui seront rapidement vendues en criée. La Coquille Saint-Jacques est souvent vendue directement aux mareyeurs.

C’est l’heure pour nous de nettoyer les bacs, remettre de l’ordre sur le bateau et de nous préparer à notre prochaine sortie !

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